Dans le cadre du programme « Petites Villes de Demain » (PVD), l’une des actions consistait à élaborer un schéma directeur cyclable à l’échelle communale, cohérent avec le projet de liaison douce sécurisée vers la gare de Mourmelon-le-Petit.
L’autorité organisatrice de la mobilité (AOM) étant Châlons-Agglo, c’est donc l’agglomération qui s’est chargée de dresser cet état des lieux qui a débuté en juin 2023 et dont les résultats nous ont été communiqués en octobre dernier.
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Imaginer le « Mourmelon de demain »
Cette opération a été réalisée par Châlons-Agglo à la fois pour le compte de la municipalité mais aussi pour alimenter le schéma directeur cyclable à l’échelle de l’agglomération châlonnaise.
Les éléments issus de ce diagnostic ont pour but d’imaginer le « Mourmelon de demain » en matière de mobilité douce et, à terme, d’atteindre les objectifs suivants :
- Construire un schéma étroitement lié avec le projet de création d’une liaison douce entre Mourmelon-le-Grand et la gare de Mourmelon-le-Petit ;
- Créer un maillage cyclable continu et cohérent pour les déplacements quotidiens sur le territoire communal ;
- Offrir des aménagements cyclables fonctionnels et adaptés aux usagers et aux espaces desservis ;
- Renforcer l’offre de stationnement vélo sur l’espace public ;
- Agir en faveur de la transition énergétique.
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Ce qu’il en ressort
> La difficulté d'aménager les rues du maréchal Foch et du général Gouraud
Le trafic motorisé dans notre commune se concentre principalement sur deux artères : la rue du maréchal Foch et la rue du général Gouraud. Ce sont les deux voies qui nécessiteraient vraisemblablement des aménagements permettant de séparer les cyclistes du trafic motorisé.
Cependant, une analyse rapide du profil de voirie permet de se rendre compte que cela n’est pas possible en maintenant les deux sens de circulation. La rue du général Gouraud mesure environ 7 mètres de large (stationnement latéral compris). Même dans l’hypothèse de la suppression de ces places de stationnement, il est impossible de réaliser des aménagements cyclables séparatifs sur cet axe en maintenant les deux sens de circulation. Le constat est le même pour la rue du maréchal Foch.
En effet, l’emprise nécessaire minimale pour réaliser des aménagements cyclables séparatifs doit être idéalement comprise entre 9 et 10,5 mètres selon s’il s’agit de bandes ou de pistes cyclables et que ces dernières soient unidirectionnelles ou bidirectionnelles.
> Une offre de stationnement vélo dense mais peu qualitative
Concernant cette fois l’offre de stationnement vélo, l’étude souligne une offre relativement dense mais majoritairement peu qualitative. Au total, 91 places de stationnement vélo sur voirie ainsi que 12 places de stationnement trottinettes ont été recensées.
Parmi ces places de stationnement, 12 peuvent être considérées comme « qualitatives » : il s’agit de 6 arceaux vélo permettant d’accrocher le cadre et les roues d’un vélo à un point fixe. Ce qui, avec le dispositif d’attache adéquat, permet de diminuer grandement le risque de vol. Cela permet aussi d’éviter d’avoir à se baisser pour accrocher son vélo, représentant ainsi un gain de confort non-négligeable.
À l’inverse, 79 places de stationnement vélo peuvent être considérées comme « non-qualitatives ». Il s’agit de ce que l'on appelle des « pinces-roues ». Si ce type d’équipement nécessite moins d’emprise au sol que les arceaux, il n’offre pas la même sécurité ni le même confort au cycliste. Qui plus est, il ne permet pas d’accueillir tous les types de vélo et entraine un risque de voilage des roues.
Il est également souligné que 22 places de stationnement non-qualitatives sont situées sur le domaine privé (commerces) et que certains lieux sont dépourvus de stationnements vélos (place Georges Clemenceau, cimetière, etc.).
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Les solutions envisagées
> Abaisser la vitesse maximales autorisées rues Foch et Gouraud
L’analyse du diagnostic a bien montré que les deux axes principaux que sont les rues Foch et Gouraud nécessiteraient des aménagements cyclables séparatifs afin de garantir leur « cyclabilité » mais que l’emprise de voirie ne permet pas la réalisation de ces aménagements. La seule solution qui permettrait d’améliorer le degré de « cyclabilité » de ces deux artères serait alors d’abaisser la vitesse maximale autorisée à 30 km/h et de créer des aménagements physiques (plateaux surélevés, trottoirs traversants, etc.).
Concernant les autres axes de la ville, la réalisation d’aménagements cyclables séparatifs n’apparait pas pertinente étant donné le faible trafic motorisé. Ces derniers peuvent néanmoins être considérés comme « cyclables » sans aménagements séparatifs. L’enjeu est donc de rendre visibles les rues propices au transit des cyclistes (panneaux de signalisation, marquages au sol, etc.).
> L'axe Canrobert-Boilleau-11-novembre : colonne vertébrale du futur réseau cyclable
Un axe a notamment été identifié et qui permettrait de servir de véritable « colonne vertébrale » au réseau cyclable. Il s’agit des rues Canrobert, Paul Boilleau et 11 novembre 1918. En effet, cet axe cyclable principal (identifié en rouge sur la première carte ci-dessous) permettrait à la fois d’être relié à la future liaison douce sécurisée qui mènera à la gare de Mourmelon-le-Petit mais aussi desservir les axes cyclables secondaires (identifiés en orange sur la première carte ci-dessous).
> Stationnement vélo : remplacer les pinces-roues par des arceaux
Enfin, concernant l’offre de stationnement vélo, il conviendrait de remplacer progressivement les nombreux « pinces-roues » par des arceaux. Châlons-Agglo étant compétente en la matière sur le territoire, la Ville pourra solliciter chaque année la pose d’arceaux, de sorte que l’offre soit satisfaisante à terme.
Plusieurs zones dépourvues de stationnement vélo ont été identifiées sur le domaine public : des zones prioritaires (en rouge sur la seconde carte ci-dessous) et des zones secondaires (en orange sur la seconde carte ci-dessous). À raison de 3 arceaux par zone prioritaire et 2 arceaux par zone secondaire, ce sont 30 arceaux qui pourraient être posés à terme sur le territoire communal. En fonction de la fréquentation de ces équipements, d’autres pourraient être demandés.
Toutes ces préconisations ont été jugées pertinentes par la municipalité et pourraient être envisagées dans les années à venir.